Cétait un jour de que je rencontrai Brigitte Jenni pour la première fois. Nous nous étions entretenus au téléphone quelques fois. Elle avait d’autres fois repoussé notre rencontre. Ne se sentait pas prête. Finalement rien ne pressait. Je savais bien que le moment viendrait où ses maux trouveraient mes mots. Et s’enlaceraient pour devenir une force infrangible. Il fallait simplement attendre qu’elle aperçoive cette étoile au bout de cette sente ténébreuse, noire, épaisse, repoussante. Invivable. Et qu’elle ait envie de la rejoindre. « Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous » disait Eluard.
Brigitte Jenni avait tantôt la fougue excessive, la ténacité admirable, le sourire clair et assuré, tantôt le masque sombre de la désespérance, du doute, de la lassitude, de la souffrance. Elle tombait. Se relevait. Chutait encore. Soignait ses égratignures. Ses plaies. Repartait. Plus déterminée que jamais. Le regard toujours fixé sur l’étoile, là-bas, encore loin, mais bien plus près qu’hier. Nous avons combattu des armées de démons, repoussé des oiseaux de mauvaise augure, anéantis des compagnies de mauvais coucheurs. Envers et contre tout nous irions au bout du rêve car toujours là-haut scintillait l’étoile.
Brigitte Jenni a rencontré l’étoile. Un papillon orangé qui scintillait de mille feux. Elle sait maintenant d’où lui viennent ces énergies et ces forces inimaginables. Je savais depuis longtemps d’où m’arrivaient « nos » mots. Et ces si belles espérances en la vie. Guillaume, l’insaisissable lumière, la présence merveilleuse, a soufflé à sa maman le plus beau des livres. Le leur. Impossible désormais de ne pas croire aux étoiles…
« Guillaume est arrivé. Pressé. Il allait au stade. Il prépara rapidement son sac :
- Bye maman, je vais à l’entraînement… à ce soir !
Guillaume ne reviendra pas. Victime d’un terrible accident de la route. »
Mais Guillaume n’est jamais vraiment parti… il s’est juste posé un peu plus haut.
« Tu n’es plus là où tu étais, mais tu es partout là où je suis »
Victor Hugo ( à propos de la disparition de sa fille Léopoldine. )
Brigitte Jenni nous livre dans cet ouvrage un témoignage poignant, une émouvante leçon de vie et de courage. De dignité et de pudeur aussi. Aujourd’hui, elle multiplie les opérations de prévention auprès des jeunes, dans les lycées, les écoles, rencontre les familles victimes de semblables traumatismes. Elle tient une permanence de son association « Guigui pour la vie » toujours dans le souci d’aller vers les autres, d’aider, de rencontrer, d’échanger, de partager. Elle participe à des émissions de radio, des salons du livres, des dédicaces dans les librairies. Elle a retrouvé de belles raisons d’espérer en la vie. Elle sait surtout maintenant que son fils Guillaume n’est jamais très loin. Il suffit de lever la tête et de se laisser caresser le cœur.
Je serai aux côtés de Brigitte Jenni lors du Salon du Livre de Monclar de Quercy, le dimanche 28 août et espérons tous deux vous y rencontrer nombreux pour échanger et partager…
Le livre « Guillaume, 20 octobre, 4 heures du matin ! » est désormais disponible
Au prix de 16 euros. Renseignements : 06 78 08 37 55 - Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. – sur la page Facebook de Brigitte Jenni ou à l’adresse postale : Association Guigui pour la vie, Chez Brigitte Jenni, 414 route de Pinard, 82400 Goudourville.